Les réseaux sociaux offrent la possibilité de communiquer de manières très diverses, comme jamais auparavant dans l'histoire. Néanmoins, ils comportent aussi des dangers et des risques. Il faut en être conscients pour nos protéger
Au XXIe siècle, le public en général est habitué à utiliser le terme citoyen. Cependant, nous n'avons peut-être pas suffisamment réfléchi à ce qu'il implique. Bien souvent, nous considérons comme acquis les avantages implicites quand nous avons la citoyenneté d'un certain pays. Cette condition nous permet d'établir librement des relations sociales et politiques au sein de cette communauté. Par conséquent, nous pouvons exiger des entités officielles que nos droits soient respectés et nous pouvons également demander une protection s'ils ont été enfreints. Lorsque nous avons besoin d'un document officiel, tel qu'un passeport, nous sommes y décrits comme des membres d'un État-nation, comme ses citoyens.
Même si ce concept est bien connu dans le monde moderne, c’est plutôt nouveau. Avant de l’ascension des États modernes, au XVIIe siècle, les modèles politiques plus étendus étaient des monarchies et des empires. Il n’y avait aucune division de pouvoir entre les rameaux exécutives, législatives, ou judiciaires. Tout le pouvoir était confié à une personne singulière, laquelle n’avait pas été choisie par de moyens démocratiques mais par des héritages familiers accordés au hasard. Pendant le Moyen Âge, par exemple, les gens ordinaires n’étaient pas des citoyens, mais des sujets sous le pouvoir d’un roi ou une reine. En tant que tels, ils étaient destinés tout simplement à obéir les ordres reçus, maintenir la position sociale assignée au moment de la naissance, et ils jouissaient des peu de droits, dans le meilleur des cas.
Ce statu quo a commencé à changer lorsque de nouvelles idées politiques se sont répandues et ont été renforcées par des événements historiques tels que la Révolution française, l'indépendance des États-Unis ou des pays d'Amérique latine. Les membres de ces nouvelles entités politiques n'étaient plus appelés des sujets mais des citoyens, c’est-à-dire, les habitants d'une ville. En tant que tels, ils étaient titulaires de droits. Bien que cette condition n'ait pas été appliquée de manière égalitaire, puisque les femmes, les esclaves africains et les peuples indigènes en étaient exclus, il s'agissait d'une avancée importante. Le fait est que le concept de citoyenneté a beaucoup évolué. Dans la plupart des nations modernes, ses avantages sont censés couvrir tous ses habitants sans discrimination fondée sur la race, le sexe, la religion, l'orientation sexuelle, la langue ou la culture. Toutefois, cette condition varie considérablement d'un pays à l'autre. En Afghanistan, les femmes ont à peine le droit d'établir des relations domestiques sous la stricte domination masculine. Par contre, au Canada, en Suède ou en France, les femmes jouissent de tous les droits politiques garantis par leur statut de citoyennes. En résumé, des inégalités persistent dans l'application pratique de ce concept.
D'autre part, la citoyenneté a traditionnellement été accordée par les États à ses membres à l'intérieur d'une frontière géographique spécifique. Les droits et les devoirs sont exercés dans le cadre d'une autorité territoriale formelle. En cas de violation des règles, une personne ou une institution visible est censée intervenir, que ce soit pour rétablir l'ordre ou pour indemniser les victimes. Bien que ce type de cadre politique et social soit encore valable, nos interactions peuvent aujourd'hui dépasser ce domaine. L'avènement de l'internet, des appareils numériques d'accès facile et des médias sociaux envahissants présent de nouveaux défis à la citoyenneté traditionnelle. Les gens peuvent désormais trouver un nouveau partenaire qui vit à l'étranger sans le rencontrer en personne et les jeunes passent leur temps à partager des images et des vidéos sur eux-mêmes, leurs goûts, les endroits où ils sont allés, ou à se vanter de ce qu'ils viennent d'acheter. Les réseaux sociaux offrent la possibilité de communiquer de manières très diverses, comme jamais auparavant dans l'histoire. Néanmoins, ils comportent aussi des dangers et des risques. Il faut en être conscients pour nos protéger.
Dans le monde hyperconnecté où nous habitons, il semblerait que l'ancienne citoyenneté soit dépassée, comme si nous n'avions plus de limites à respecter dans ces nouvelles autoroutes numériques. Il est donc urgent de se rappeler que tous les droits et devoirs, qui nous sont inhérents en tant que citoyens d'un pays, sont toujours en vigueur
Les plateformes numériques agissent comme une sorte de médiation communicationnelle. En tant que telles, elles permettent aux utilisateurs de se présenter tels qu'ils souhaitent être perçus par les autres. Si quelqu'un n'aime pas son apparence, il peut modifier son image et la publier. Ou pire encore, un délinquant peut facilement se faire passer pour quelqu'un d'autre dans le but de tromper les autres, de les voler ou de profiter de l'innocence des enfants. Ce type d'interaction libre, avec n'importe qui dans le monde, a également fourni un terrain idéal pour les intimidateurs. Si, à l'école, le harcèlement peut être arrêté par les enseignants ou d'autres autorités, le contrôle en ligne n'est pas si simple. Par exemple, il est facile de créer un faux compte sur les réseaux sociaux avec le seul but de cyberintimider les autres en formulant des commentaires méchants ou des propos offensants, par exemple, des insultes raciales ou homophobes. Et ce n'est pas tout: des faux en profondeur (deep fakes) créés à l'aide de l'intelligence artificielle (IA) circulent également pour se moquer des gens ou leur faire dire ce qu'ils n'ont pas dit.
Dans le monde hyperconnecté où nous habitons, il semblerait que l'ancienne citoyenneté soit dépassée, comme si nous n'avions plus de limites à respecter dans ces nouvelles autoroutes numériques. Il est donc urgent de se rappeler que tous les droits et devoirs, qui nous sont inhérents en tant que citoyens d'un pays, sont toujours en vigueur. Des valeurs telles que l'inclusion, l'empathie, la protection de la vie privée, le respect, la participation responsable et la véracité doivent être mises en pratique dans nos interactions quotidiennes en ligne. Par exemple, si nous allons partager l'image de quelqu’un, prenons le temps de nous demander si cette personne est d’accord avec cela, ou si la façon dont elle est représentée est offensante. Un délit restera toujours quelque chose de mauvais, qui doit être évité ou signalé, quelle que soit la sophistication numérique avec laquelle il a été commis.
Pour finir, il y a des conseils et mesures pratiques qu’il faut suivre pour être des citoyens numériques responsables. Si une personne est victime de harcèlement en ligne, la situation doit être signalée tout de suite à un parent, un tuteur ou un enseignant. Dans certains cas, il peut s'agir d'une infraction pénale ; par exemple, lorsque des photos privées ont été partagées sans consentement ou que des menaces de mort ont été proférées sur les réseaux sociaux; un rapport officiel doit alors être envoyé aux autorités policières. En outre, il peut y avoir des rumeurs qui circulent ou des commentaires en ligne sur des faits présumés qui, possiblement, ne sont même pas vrais. Dans ce cas, une simple vérification des faits auprès de sources crédibles est utile pour mettre fin à la diffusion de fausses nouvelles. Être des citoyens numériques responsables dépend de nous tous, créons donc un environnement en ligne plus sûr!
Des liens utiles pour la cybersecurité en Canada et Manitoba
Message de sécurité de la GRC au Manitoba à l’occasion de la Journée pour un Internet plus sûr | Gendarmerie royale du Canada (rcmp.gc.ca)
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